Communiqué de presse de la CIDSE : La 9e session du traité contraignant des Nations Unies s'est terminée aujourd'hui – CIDSE

Communiqué de presse de la CIDSE : La 9e session du traité contraignant des Nations Unies s'est terminée aujourd'hui

L’UE reste à l’écart alors que les pays du Sud s’engagent dans le processus visant à parvenir à un traité contraignant des Nations Unies contre l’impunité des entreprises..

Les négociations autour d'un traité international sur les entreprises et les droits de l'homme se sont poursuivies cette semaine lors de la 9e session du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de l'homme, à Genève. La CIDSE, la famille internationale des organisations catholiques de justice sociale, était présente avec une délégation de ses membres et organisations partenaires d'Afrique et d'Amérique latine, pour plaider en faveur d'un instrument international fort et contraignant qui garantit l'accès à la justice et aux recours pour les victimes d'abus des entreprises. 

Neuf ans après le début des discussions, les participants ont fait preuve de volonté politique pour faire avancer les négociations sur le projet de texte actualisé.

"La majorité des États semblaient sur la bonne voie, faisant enfin avancer les discussions sur le contenu du Traité.», explique Clara Alibert, chargée de plaidoyer du CCFD-Terre Solidaire. 

Comme ce fut le cas lors des négociations précédentes, plusieurs délégués d’États d’Amérique latine ont fait preuve d’un leadership fort en faisant avancer un instrument juridiquement contraignant et solide. Cette session a également été marquée par un engagement croissant des États africains et de la société civile du continent. De nombreuses communautés locales dans les deux régions sont confrontées à des abus dans le contexte de l’extraction de combustibles fossiles, ainsi que de métaux et de minéraux.

"Les voix africaines dans ces négociations sont essentielles pour garantir la protection des droits de l’homme et de l’environnement contre les abus des entreprises par les industries extractives. », dit le P. Germain Rajoelison, Secrétaire Général Adjoint et Coordonnateur de la Commission Justice, Paix et Développement du SCEAM, le Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar. 

En revanche, l’UE est venue à Genève sans analyse juridique appropriée et sans mandat de négociation. Une fois de plus, l’UE s’est contentée de commenter en marge et a ignoré les négociations.  

Et ce, bien que la question des règles contraignantes pour les entreprises concernant leur impact sur les droits de l'homme et la planète soit une priorité de l'agenda politique de l'UE depuis la publication en février 2022 du projet de directive de la Commission européenne sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD).  

« Nous exhortons l'UE à faire ses devoirs, à commander une analyse juridique et à convenir d'un mandat basé sur les points de consensus déjà atteints entre la Commission, le Conseil et le Parlement concernant la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD). Un nombre critique d’États membres de l’UE soutiennent clairement un mandat.», a déclaré Wies Willems, responsable politique de Broederlijk Delen.  

Pour faciliter les progrès sur ce traité qui change la donne, la CIDSE exhorte l'UE à fournir des ressources financières au processus dans le but de soutenir des consultations régionales et interrégionales intenses et participatives sur les points clés de débat dans le projet de traité, entre les sessions annuelles de l'OEIWG. . L’UE ne peut pas continuer à se retirer à la fin de chaque session après ne pas avoir participé et ignoré le processus de traité jusqu’à l’année suivante. 

"Suite à la dernière exhortation apostolique du pape François, Laudate Deum, il nous est rappelé de continuer à développer un nouveau modèle de multilatéralisme, capable de répondre aux crises actuelles auxquelles le monde est confronté., a commenté Josianne Gauthier, secrétaire générale de la CIDSE.  

La proposition du président de discuter d'une nouvelle résolution, qui garantirait des ressources financières pour poursuivre le processus mais aussi « clarifier » la portée du traité, a créé la surprise dans la salle et d'importantes discussions à l'extérieur. Finalement, cette option a été écartée au profit de la possibilité d'adopter une décision visant à renforcer les ressources humaines et financières du processus.   

Avant la 10e session, la CIDSE appelle les délégations de tous les États à s'engager à faire avancer ces négociations de bonne foi et à assurer une meilleure protection de tous les droits de l'homme et de l'environnement. En particulier, la CIDSE exhorte les États membres de l'UE à s'engager activement dans ce processus et à avancer sur un texte qui ferait du respect des droits de l'homme une obligation légale pour les entreprises et ouvrirait des voies juridiques permettant aux victimes de demander justice et réparation pour le préjudice qui leur a été causé. La CIDSE et ses partenaires poursuivront leur engagement et suivront de près le processus des Nations Unies. 


AVIS AUX EDITEURS : 

  • La CIDSE est une famille internationale d’organisations catholiques de justice sociale. Nous travaillons avec des partenaires et alliés mondiaux pour promouvoir la justice, en exploitant le pouvoir de la solidarité mondiale pour parvenir à un changement transformationnel pour les personnes et la planète. Nous remettons en question l’injustice systémique et ses impacts destructeurs en créant des liens, en mobilisant, en influençant et en racontant des histoires de changement. Nous promouvons des alternatives écologiquement et socialement justes pour permettre à chacun de s'épanouir dans notre maison commune. www.cidse.org  


PERSONNES-RESSOURCES

  • Giorgio Gotra, responsable des communications CIDSE, gotra(at)cidse.org 
  • Clara Alibert, chargée de plaidoyer, CCFD-Terre Solidaire, c.alibert(at)ccfd-terresolidaire.org 
  • Wies Willems, responsable politique, Broederlijk Delen, wies.willems(at)broederlijkdelen.be 


Photo de couverture : Josianne Gauthier, secrétaire générale de la CIDSE, avec des partenaires à Genève. Credit: CIDSE

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