À la rencontre des féminismes autochtones et des souverainetés alimentaires – CIDSE

À la rencontre des féminismes autochtones et des souverainetés alimentaires

En collaboration avec AgroécologieMaintenant au Centre d'agroécologie, d'eau et de résilience (CAWR) de l'Université de Coventry (Royaume-Uni), nous lançons un nouvel épisode de notre mini-série de podcasts 'Un voyage à travers l'agroécologie féministe'.

Dans le Premier épisode, nous avons exploré la question de savoir à quoi ressembleraient les systèmes alimentaires s'ils étaient basés sur des valeurs féministes. Dans ce deuxième épisode, nous poursuivons notre voyage en explorant souveraineté alimentaire et les féminismes indigènes dans le contexte de l'Amérique du Nord. Nous sommes guidés par Jessica Milgroom (AgroecologyNow) et sa collègue Csilla Kiss qui ont interviewé trois incroyables femmes amérindiennes.  

Écoutez le deuxième épisode :

Tout d'abord, Lisa Nuage De Fer nous raconte l'art de l'abattage des buffles, son parcours personnel de reconnexion avec les aliments indigènes, et comment cela l'a amenée à commencer à soutenir d'autres personnes, en particulier des femmes, dans des processus similaires.

"Je voulais en savoir plus sur nos aliments (traditionnels), ne comprenant pas à ce moment-là, que j'allais aussi me retrouver dans ce processus (…) comprendre ce que signifiait être Lakota, comprendre ce que signifiait être une femme (… ) J'ai commencé à remettre en question beaucoup de rôles et ce qu'ils disent qu'une femme devrait être.(…)”

« Nous nous sommes vraiment déconnectés de nos aliments (…) Notre nourriture est notre nombril parce que les choses commencent à avoir un sens dès que nous y revenons et que nous la vivons »

Priscilla Canapé puis nous donne un aperçu de l'héritage historique derrière la discrimination et la violence coloniale intersectionnelle contre la nourriture et les femmes. La destruction des systèmes alimentaires autochtones et des femmes autochtones étaient deux armes puissantes utilisées par les colons pour conquérir le continent.

« Les colonisateurs ont compris la force des femmes et ils sont donc délibérément intervenus pour saper cela. (…) Détruire la famille, briser les communautés et brutaliser les femmes indigènes. C'est un héritage vraiment puissant que nous sommes encore en train de déconstruire.

Enfin, Simone Sénogles nous parle de la façon dont le féminisme autochtone est étroitement lié à la nourriture, à la terre, à la spiritualité et à la santé et de la complexité du féminisme dans le mouvement de souveraineté alimentaire autochtone

« Dans les féminismes indigènes, la responsabilité est plus prioritaire que les droits. Quelle est notre responsabilité envers nous-mêmes, les uns envers les autres, envers la terre mère et les générations à venir et même nos ancêtres. (…) Nous savons que pour que la souveraineté alimentaire existe, il faut qu'il y ait des relations intactes de respect, de réciprocité, de responsabilité. Donc, ça cadre très bien avec une vision du monde indigène et des féminismes indigènes (…) Tous ceux qui connaissent la souveraineté alimentaire, l'agroécologie savent que cela ne peut fonctionner que s'il y a des relations saines, respectueuses et équitables.

Les histoires de ces trois femmes étonnantes nous permettent de mieux comprendre comment les souvenirs alimentaires autochtones sont entrelacés avec des expériences de violence systémique contre les femmes, ainsi que les personnes qui s'identifient comme non binaires et bispirituelles.

En savoir plus sur les personnes interrogées

Lisa nuage de fer (Dakota du Sud, États-Unis) est Oglala Lakota vivant dans le Dakota du Sud, aux États-Unis. Elle enseigne aux femmes et aux filles autochtones comment abattre des buffles selon la tradition et comment chercher, conserver et cuisiner avec des aliments autochtones. Elle partage ses connaissances et ses compétences pour aider à guérir les fractures profondes créées par le colonialisme au sein des communautés autochtones et à reconquérir la place des femmes autochtones dans la société.

Dr. Priscilla Canapé (Maison Cumberland, Canada) est une militante des Premières Nations (Swampy Cree) pour les droits des Autochtones, les droits des femmes et les droits environnementaux vivant au Canada. Elle est professeure émérite d'études autochtones et vice-doyenne par intérim au Collège des arts et des sciences de l'Université de la Saskatchewan, au Canada. Ses intérêts de recherche comprennent les systèmes de connaissances autochtones, la protection de la biodiversité, l'alimentation et la politique autochtones, l'impact de la mondialisation sur les peuples autochtones, les droits des femmes autochtones, la souveraineté alimentaire autochtone et la traite des femmes et des enfants.

Simone Sénogles (Nord du Minnesota, États-Unis) est Anishinaabe de la Nation Red Lake dans le nord du Minnesota, aux États-Unis. Elle est membre de l'équipe de direction de l'Indigenous Environmental Network (IEN) où elle travaille depuis plus de 20 ans. Son travail se concentre sur le leadership des femmes autochtones et l'importance d'élever leur travail et leur pouvoir. Elle a fait partie du comité organisateur d'une série de webinaires sur les féminismes autochtones. IEN est une organisation de justice environnementale dirigée et exploitée par des autochtones qui travaille avec des communautés et des nations autochtones aux États-Unis et au Canada. IEN travaille sur la justice climatique, les communautés durables, une transition juste loin d'une économie de combustibles fossiles et plus encore.

Dans l'épisode il y a aussi les Oshki Giizhik chanteurs. Il s'agit d'un groupe communautaire de chanteuses amérindiennes du Minnesota. Ils récupèrent des chansons ojibwés et écrivent certaines des leurs pour les temps d'aujourd'hui. Ils chantent pour bâtir une communauté et donner aux femmes les moyens d'utiliser leur voix et de sensibiliser aux problèmes auxquels les femmes autochtones sont confrontées. Les chanteurs de l'épisode sont : Lyz Jaakola, Rebecca Gawboy, Darcey St. John.  

Le podcast est également disponible sur Spotify et autres écoutes majeures plates-formes.  

Illustrations par: Virginie Pineda Ogalla.

Un merci spécial à: Lisa Ironcloud, Priscilla Settee, Simone Senogles, les chanteurs Oshkii Giizhik, AgroecologyNow et BulleMédia.

Crédits photo : David Stobbe et Nedahness Greene.

Cette série de podcasts a été cofinancée par la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité des auteurs et ne reflète pas nécessairement les vues de l'Union européenne. 

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