Communiqué de presse: Agro-colonialisme au Congo: le financement du développement européen et américain finance une nouvelle vague d'agro-colonialisme en RDC - CIDSE
(Photo: Feronia)

Communiqué de presse: L'agro-colonialisme au Congo: le financement du développement par l'Europe et les États-Unis finance une nouvelle vague d'agro-colonialisme en RDC

(Photo: Feronia)

Plusieurs institutions financières de développement (IFD) de premier plan financent Feronia Inc., une entreprise agroalimentaire canadienne accusée d'accaparement de terres et de violations des droits humains en République démocratique du Congo (RDC). Le rapport ci-joint, Agro-colonialisme au Congo: le financement du développement européen et américain finance une nouvelle vague de colonialisme en RDC. Le rapport et le communiqué de presse sont disponibles en EN / FR.

Plusieurs institutions financières de développement (IFD) de premier plan financent Feronia Inc., une entreprise agroalimentaire canadienne accusée d'accaparement de terres et de violation des droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC).

Les dirigeants communautaires vivant dans les 100,000 XNUMX hectares couverts par les zones de concession de palmiers à huile de Feronia Inc. affirment que la terre leur a été prise illégalement et qu'ils n'ont jamais donné leur consentement pour que Feronia y opère. Feronia enfreint les politiques des IFD qui empêchent les entreprises dans lesquelles elles investissent d'opérer sur des terres acquises sans le consentement libre, préalable et éclairé des communautés locales.

Feronia Inc. exploite des plantations et une grande exploitation céréalière sur 120,000 ha de concessions foncières en RDC. Ses concessions de palmiers à huile ont été acquises de la société alimentaire transnationale Unilever à 2009.

La société est détenue à plus de 80% par le groupe britannique CDC et un certain nombre d'autres IFD, notamment l'Agence française pour le développement (AFD) et l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC) du gouvernement américain, grâce à leurs investissements dans l'agriculture africaine basée à Maurice. Fonds (AAF).

Les IFD ont pour mandat d'appuyer la réduction de la pauvreté dans les pays en développement et doivent agir conformément à des politiques strictes les empêchant d'investir dans des entreprises qui s'approprient des terres, violent les droits du travail ou se livrent à des pratiques de corruption. Un nouveau rapport, basé sur les archives de la société et les témoignages des communautés touchées, montre à quel point Feronia Inc. enfreint de manière flagrante les politiques de ses propriétaires d'IFD.

«Nous exigeons, avant tout, le début de négociations pour récupérer nos droits sur les terres qui nous ont été illégalement prises», lit-on dans un communiqué remis au RIAO-RDC et à l'organisation internationale GRAIN le 8 mars 2015 par plus de 60 chefs et autres leaders communautaires de tout le district de Yahuma, où se trouvent 90 pour cent des plantations de palmiers à huile de Feronia à Lokutu.

Les dirigeants de la communauté interrogés par le RIAO-RDC et GRAIN à Lokutu ont également évoqué un système brutal d'exploitation du travail et de harcèlement communautaire qui enfreint clairement les politiques de DFI sur les droits du travail et la législation nationale du travail.

Pour recevoir une journée de salaire, les travailleurs des plantations de Lokutu à Feronia disent qu'ils doivent accomplir des tâches impossibles à accomplir en une journée de travail. Alors que les dirigeants de l'entreprise sont largement rémunérés, les ouvriers des plantations et des pépinières affirment qu'à la fin du mois, ils ont gagné environ 1.50 dollar par jour, bien en dessous du salaire minimum déjà bas de la RDC.

«Nous avons calculé qu'en 2010, les principaux dirigeants de Feronia étaient payés 1,000 XNUMX fois le salaire annuel moyen des travailleurs des plantations de l'entreprise», explique Ange David Baimey de GRAIN.

L'un des directeurs de Feronia qui a le plus profité de l'entreprise est Barnabe Kikaya bin Karubi, ambassadeur de la RDC au Royaume-Uni depuis août 2008 et, auparavant, secrétaire privé et ministre de l'information du président Joseph Kabila.

Les enquêtes menées par GRAIN et RIAO-RDC sur les registres de la société Feronia montrent que Kikaya a reçu un total de près de 3 millions de dollars en espèces et en actions pendant son mandat de directeur de la société de 2009 à 2014. La majeure partie de l'argent a été payée sous forme de «frais de location» compris entre 120,000 150,000 et XNUMX XNUMX dollars par an pour sa résidence à Kinshasa et par le rachat de sa participation dans la société holding de Feronia aux îles Caïmans. Les politiques anti-corruption des propriétaires des IFD de Feronia sont censées empêcher de tels paiements à des politiciens influents.

Les dirigeants communautaires de Lokutu ont également déclaré à GRAIN et à RIAO-RDC que Feronia empêche les populations locales d'élever du bétail ou de cultiver dans la concession de l'entreprise, même sur des terres que l'entreprise a abandonnées. Les membres de la communauté surpris par des gardiens de l'entreprise portant seulement quelques noix tombées des palmiers à huile sont condamnés à une amende ou, dans de nombreux cas, fouettés, menottés et conduits à la prison la plus proche.

«Les dirigeants communautaires des régions où Feronia a ses plantations en ont assez de cette entreprise», déclare Jean-François Mombia Atuku du RIAO-RDC. «Ils veulent que Feronia leur rende les terres, afin qu'ils puissent à nouveau profiter de l'utilisation de leurs forêts et de leurs fermes.»

"Le CDC et les autres IFD qui possèdent Feronia doivent faire ce qu'il faut: rendre leurs terres aux habitants de la RDC et les indemniser pour les années de souffrance qu'ils ont endurées", déclare Graciela Romero Vasquez de l'organisation War sur Want.

Le rapport, Agro-colonialisme au Congo: le financement du développement européen et américain finance un nouveau cycle de colonialisme en RDC, est rédigé par GRAIN et RIAO-RDC en collaboration avec Fundación Mundubat, War on Want, Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique, World Rainforest Movement, Food First, SOS Faim et CIDSE.

Vous trouverez ci-joint le rapport en français et en anglais ainsi que le dépliant du débat sur ce sujet. Le débat aura lieu à Bruxelles le 16 du mois de juin.

Contacts :

Emmanuel Yap
CIDSE
Agent de projet
Alimentation, agriculture et commerce durable
Téléphone : +32 (0) 2 282 4071
yap (at) cidse.org

Jean-François Mombia
Réseau d'information et d'appui aux ONG nationales (RIAO-RDC)
Dakar, Sénégal
+221-773-469-621
jfma2013 (at) gmail.com

Devlin Kuyek
GRAIN
Montréal, Canada
+1-514-571-7702
devlin (at) grain.org

Ange David Baimey
GRAIN Accra, Ghana
+233 269089432
ange (at) grain.org

Pour des questions sur le rôle du CDC:

Graciela Romero Vasquez
Guerre contre le vouloir
Londres, Royaume-Uni
+ 44 (0) 20 7324 5066
gromero (at) waronwant.org

Pour des questions sur le rôle de l'AFD / Proparco:

Jean-Claude Rabeherifara
Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique
Paris, France
tel: + 33 6 86 62 68 60
jc.rabeh (at) gmail.com

Pour des questions sur le rôle de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID):

Fernando Fernandez
Fundación Mundubat
+34 630448838
ffernandez (at) mundubat.org

Pour des questions sur le rôle de l'OPIC:

Tanya Kerssen
La nourriture d'abord
Oakland, États-Unis
cellule: (+ 591) 6702-6706
tkerssen (at) foodfirst.org

 

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