Dans le cadre de sa mission de faire entendre la voix des pays du Sud, la CIDSE partage l'appel urgent des évêques d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes. À l'approche de la COP30, ils appellent à la justice climatique, à des transitions justes et à une solidarité mondiale renouvelée pour protéger notre maison commune.
Dans une lettre adressée à l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 septembre, des évêques d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes ont exhorté les dirigeants mondiaux à renforcer les processus démocratiques et multilatéraux, tels que l'Accord de Paris, et à rétablir la confiance dans la coopération et le dialogue. Ils ont souligné que seule une action unie entre le Nord et le Sud peut préserver notre planète commune.
Dessin d'après un déclaration commune intitulé "Un appel à la justice climatique et à la maison commune : conversion écologique, transformation et résistance aux fausses solutionsPubliée par les Conférences et Conseils épiscopaux catholiques d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes à l'occasion de la COP30, la lettre appelle à la justice climatique, à la conversion écologique et à la résistance aux fausses solutions. Présentée le 1st Le message adressé aux églises locales et au pape Léon XIV reflète l'engagement du Sud global à protéger la création et invite les décideurs et les personnes de bonne volonté à agir de toute urgence.
Les évêques avertissent que malgré l’Accord de Paris et Laudato Si'Les pays n'ont pas réagi avec suffisamment d'urgence. Alors que le réchauffement climatique atteindrait déjà 1.55 °C en 2024, ils soulignent que le changement climatique n'est pas seulement un défi technique, mais « une question existentielle de justice, de dignité et de protection de notre maison commune ».
Ils soulignent que la limite de 1.5 °C est non négociable, car les populations du Sud en subissent déjà les conséquences les plus graves. C'est pourquoi ils rejettent fermement les fausses solutions telles que le « capitalisme vert », l'extractivisme et la marchandisation de la nature, car elles perpétuent les inégalités et l'exploitation.
« L'Église ne restera pas silencieuse », affirme la lettre. « Nous continuerons à faire entendre notre voix aux côtés de la science, de la société civile et des plus vulnérables jusqu'à ce que justice soit rendue. »
Les évêques appellent les décideurs à garantir le respect de l’Accord de Paris et à fournir un financement climatique suffisant, notamment pour faire face aux pertes et dommages et pour construire des communautés résilientes, sans endetter davantage le Sud global.
Ils proposent que la COP30 soit l'occasion d'établir un mécanisme multilatéral conjoint pour accélérer les transitions justes. Cela permettrait aux communautés d'accéder au financement et aux technologies nécessaires à un développement centré sur l'humain, tout en préservant les écosystèmes et la biodiversité.
Au cœur de cet appel se trouve la demande de donner la priorité au bien commun plutôt qu’au profit, ce qui nécessiterait une transformation du modèle économique actuel en un modèle basé sur la solidarité, la restauration et la garantie de conditions de vie durables pour tous.
La vision des évêques inclut des politiques climatiques et environnementales ancrées dans les droits humains et les droits de la nature, soutenues par des technologies éthiques et décentralisées. Ils appellent à des mesures concrètes telles que l'objectif zéro déforestation d'ici 2030, la restauration des écosystèmes vitaux et l'arrêt de la perte de biodiversité.
« Nous sommes convaincus qu'un dialogue authentique, fondé sur la vérité et la justice, pourra guider la communauté internationale vers les profondes transformations nécessaires », affirment les évêques. « L'urgence du moment ne laisse place ni aux atermoiements, ni aux compromis, ni aux demi-mesures. La COP30 doit susciter un véritable espoir en préservant la création et en garantissant un avenir digne aux générations futures. »
La lettre, signée par le cardinal Jaime Spengler (CELAM), le cardinal Filipe Neri Ferrao (FABC) et le cardinal Fridolin Ambongo Besungu (SECAM), était adressée au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, à la présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, et au secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell.
Informations Complémentaires
Ce texte est basé sur l'article original écrit par Paola Gómez Calderón et publié sur le site du CELAM : https://adn.celam.org/iglesias-del-sur-global-a-la-onu-la-cop30-debe-ofrecer-resultados-acordes-con-la-dimension-de-la-crisis-climatica/.
Ressources supplémentaires
Lancement de la déclaration du CELAM, du FABC et du SECAM (1/7/2025) : https://www.cidse.org/2025/07/01/churches-of-the-global-south-call-for-climate-justice-resisting-false-solutions-and-standing-for-hope/
Contact CIDSE: Giorgio Gotra, Responsable des opérations et de la communication, CIDSE (gotra(at)cidse.org)
Photo de couverture: « Casa Comun », Casa Velha, Portugal. Crédit : CIDSE.

