Les communautés ivoiriennes font appel à des avocats belges pour faire valoir leurs droits – CIDSE

Les communautés ivoiriennes font appel à des avocats belges pour faire valoir leurs droits

« Nous continuerons à reconquérir nos terres et nos droits », affirment les communautés. 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE, 9 SEPTEMBRE 2024


Les populations de Côte d'Ivoire réclament réparation pour les dommages causés par les activités de l'entreprise belge SIAT, spécialisée dans la production de caoutchouc et d'huile de palme. Soutenues par des organisations européennes de défense des droits de l'homme, elles ont mandaté des avocats belges pour présenter leurs revendications au siège de l'entreprise à Zaventem, lundi 9 septembre.


Les conflits fonciers et sociaux sur les plantations de palmiers à huile et d'hévéas de SIAT durent depuis trop longtemps et doivent être résolus. Depuis plus d'une décennie, des communautés au Ghana, au Nigéria et en Côte d'Ivoire se soulèvent pour dénoncer la de nombreuses violations de leurs droits en raison des activités du groupe SIAT. Ils accusent l'entreprise d'accaparement des terres, de déforestation, de mise à mal de leur sécurité alimentaire et d'autres violations des droits de l'homme. Selon les communautés (locales), l'entreprise est également complice d'une répression qui a entraîné l’arrestation et la détention arbitraires de plus de 70 personnes, entraîné la mort de deux personnes et fait des dizaines de blessés.

Une dizaine de représentants des communautés de Prikro en Côte d'Ivoire ont déposé, lundi 9 septembre, une demande d'indemnisation [disponible ici] au Groupe SIAT via FIAN et Entraide et Fraternité, organisation membre belge de la CIDSE. Ils réclament une indemnisation de plus d'un milliard de francs CFA (plus de 1.6 million d'euros) pour l'ensemble des préjudices subis et se positionnent comme les premiers créanciers de la multinationale.

"Le montant peut paraître élevé, mais il ne suffira jamais à nous dédommager de la détresse et de l’enfer que nous avons traversés. Comment mettre une valeur monétaire sur les tortures que nous avons subies en prison ? Comment évaluer l’impact des mois et des mois de détention arbitraire ? Combien pour n’avoir pas pu nourrir nos enfants pendant des années, faute de terres à cultiver ?" témoigne un porte-parole de la communauté, lui-même détenu arbitrairement en prison depuis plus de six mois.

L'avocate Pauline Delgrange confirme :

"« Nos clients ont subi des pertes et des dommages considérables à la suite des activités fautives de SIAT SA au cours de plusieurs années. SIAT SA a l'obligation de réparer les dommages qu'elle a causés. Il s'agit d'une approche inhabituelle, mais bien fondée ».



Signataires:
ADDE – Côte d'Ivoire ; CIDSE – Internationale ; CNCD-11.11.11 – Belgique ; Entraide et Fraternité – Belgique ; FIAN Belgique ; JVE Côte d'Ivoire (Jeunes Volontaires pour l'Environnement – ​​Côte d'Ivoire) ; JVE Ghana (Jeunes Volontaires pour l'Environnement – ​​Ghana)

Plus d'Infos:
Le nouveau système d’ documentaire « Landgrabbed », réalisé par Magdalena Krukowska, sera projeté à Bruxelles le mercredi 11 septembre à 5h. Le film revient sur la lutte de ces communautés d'Afrique de l'Ouest contre le SIAT. La projection sera suivie à 6.30hXNUMX d'un débat sur le thème «« Le rôle de l’Union européenne dans les négociations de Genève sur un traité contraignant des Nations Unies sur les droits de l’homme contre l’impunité des entreprises », avec la participation de représentants de la Commission européenne, du gouvernement belge et de la société civile.

Contacts :
– Florence Kroff, FIAN Belgique, +32 475845624 – florence(at)fian.be
– Francesca Monteverdi, Entraide et Fraternité, +32 456152125 – francesca.monteverdi(at)entraide.be
– Elise Kervyn, CNCD-11.11.11, + 32 488703208 – Elise.Kervyn(at)cncd.be
– Susana Hernández, CIDSE, +32 456204075, hernandez(at)cidse.org

Photo de couverture: délégation des communautés africaines devant le siège du Groupe SIAT à Bruxelles, juin 2022. Crédit : CIDSE

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