Par Josianne Gauthier, secrétaire générale de la CIDSE
Aujourd'hui, c'est l'ouverture officielle de la COP28 à Dubaï. Nous sommes tous tellement excités. Nous avions espéré que la présence du pape François servirait de source d’inspiration et de conseils et nous pousserait à l’action. Malgré l’urgence et les preuves scientifiques accablantes, l’action collective a mis du temps à se mettre en place. Nous avons imaginé le pape François enhardir le rôle et les messages de la délégation du Saint-Siège qui a assumé la tâche de participer pleinement aux négociations avec ambition et impulsion morale.
En s’adressant à l’assemblée de la COP28, le Pape n’introduireait aucun fait nouveau. Toutes les personnes présentes sont conscientes de ce qui arrive à notre planète et de toutes les décisions que nous devons mettre en place pour faire face à la crise avant qu'il ne soit trop tard. Même si les opinions sur les priorités et les stratégies peuvent différer, les données scientifiques restent claires et largement acceptées.
Ce qui manque souvent dans ces rassemblements internationaux, c’est un sentiment de responsabilité collective, une volonté et la conviction que nous pouvons et devons faire davantage. Nous devons aller au-delà des actions individuelles ou des plans nationaux pour y parvenir, en assumant la responsabilité envers notre maison commune, le bien commun, la dignité humaine et notre famille humaine mondiale. Cela nécessite de dépasser les limites que nous nous imposons, nos idées et nos perceptions de ce qui est « possible », « réaliste », « efficace » ou « abordable ».
Même si cela implique généralement de ne pas perturber notre mode de vie actuel et le système économique qui le soutient, nous avons besoin d’un changement radical motivé par l’amour et la foi en notre avenir collectif. La perspective d’un tel changement peut être terrifiante si on y fait face seul, mais ensemble et en se tenant les uns les autres, cela est alors possible. Nous gagnons du courage, de la force, de l’intelligence et de l’imagination les uns des autres, surtout lorsque nous écoutons véritablement toutes les idées, la sagesse et les voix qui ouvrent notre esprit et notre cœur à de nouvelles possibilités.
Nous pensons que le Saint-Père nous l'aurait rappelé, avec ses grandes capacités de communication et son rôle de pasteur. Il ne parle pas seulement en faits et en chiffres, avec des idées et des réflexions scientifiques, mais il parle également à nos cœurs et à notre imagination, nous rappelant tout ce dont nous sommes capables ensemble.
Bien qu'il ne puisse pas être physiquement avec nous dans la pièce, nous espérons qu'il nous enverra un message qui nous secouera et nous réveillera de notre paralysie et de notre peur gelées et nous donnera le courage dont nous avons besoin.
C'est à nous tous d'insuffler cet esprit de changement, de foi et de confiance dans les salles, les conversations et les négociations. Cela commence avec nous, peut-être en tant qu’acteurs catholiques, puisque nous partageons cette compréhension, mais cela s’étend à bien d’autres au-delà de notre cercle. Nous soutiendrons la délégation du Saint-Siège de toutes les manières possibles, afin qu'elle puisse représenter les valeurs et les vues du Vatican et du Saint-Père. Ensemble, nous devons encourager et inspirer les autres à écouter toutes les voix, en particulier celles qui sont absentes dans la salle et qui sont confrontées aux conséquences du changement climatique et dont la vie est déjà profondément affectée.
Lecture complémentaire
- 'Les catholiques à la COP28 s'engagent à porter l'appel du pape à l'action sur le changement climatique', Earthbeat, 30 novembre 2023
»La plus grande ONG du monde : quel rôle les chefs religieux et les groupes confessionnels peuvent-ils jouer à la COP28? , Euronews, 29 novembre 2023
- 'COP28 : l'un des rares espaces où décideurs et dirigeants du monde entier se rassemblent autour des questions climatiques», CathoBel, 29 novembre 2023
Voir aussi: Activités de la CIDSE à la COP28
Crédit photo de couverture : CIDSE