Déclaration conjointe de la CIDSE et de l’Alliance ACT UE sur les hostilités entre Israël et le Hamas – CIDSE

Déclaration commune de la CIDSE et de ACT Alliance UE sur les hostilités entre Israël et le Hamas

Photo de couverture : Gisha.

Appel à une cessation immédiate de toutes les hostilités et à la protection des civils en Israël et dans le territoire palestinien occupé.  

Le samedi 7 octobre, les militants du Hamas ont lancé une attaque à grande échelle sans précédent contre Israël. Israël a répondu par une attaque sur la bande de Gaza, bombardant lourdement la zone densément peuplée. L’escalade de la violence a causé d’indicibles souffrances humaines tant aux Palestiniens qu’aux Israéliens. Jusqu’à présent, des milliers de personnes ont été blessées et le nombre de morts s’alourdit.[1] À ce jour, selon l’OCHA de l’ONU, plus de 900 Israéliens ont été tués par des militants du Hamas et de nombreux capturés comme otages, tandis que plus de 700 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie.[2]

Rien ne justifie les crimes commis par les forces du Hamas lors de leur incursion militaire. Le meurtre de civils, la prise d'otages et leur soumission à de mauvais traitements, ainsi que l'exécution de soldats capturés constituent des crimes de guerre au sens du Statut de Rome et du Protocole additionnel I à la Convention de Genève. De même, les bombardements aveugles et les attaques intentionnelles contre la population civile palestinienne et les infrastructures telles que les hôpitaux et les écoles par l'armée israélienne constituent également des crimes de guerre[3] tandis que la persécution, ou la punition collective, constitue un crime contre l'humanité au sens du Statut de Rome.[4] Tous les civils doivent être protégés dans le plein respect du droit international humanitaire. La CIDSE et l’Alliance ACT UE exhortent l’UE, les États membres de l’UE et le gouvernement américain à appeler les parties à déclarer un cessez-le-feu immédiat, à lever le siège de Gaza et à condamner fermement tout ciblage aveugle de civils, quelle que soit leur nationalité.   

Alors que nous condamnons l'impact dévastateur de cette escalade de la violence, nous ne devons pas oublier les causes profondes qui entretiennent ce cycle sans fin de violence et de tragédie humaine. Seize années de blocus à Gaza ont créé une catastrophe humanitaire, sociale et économique condamnant des générations de Gazaouis à une vie réduite à une prison à ciel ouvert, dépourvue d'espoir et de dignité humaine. Cinquante-six ans d'occupation militaire, d'annexion de terres palestiniennes et de discrimination systémique ont conduit à de graves violations quotidiennes des droits fondamentaux des Palestiniens. Les colonies illégales continuent de s'étendre et la violence des colons s'intensifie, renforçant l'environnement coercitif qui contribue à la dépossession et au déplacement forcé des Palestiniens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. Les modifications du statu quo autour du Mont du Temple/Haram Al-Sharif à Jérusalem-Est et les violations du droit de culte ont longtemps attisé les flammes dans une situation extrêmement tendue. Le seul moyen de parvenir à une paix durable dans la liberté, la sécurité et la dignité pour tous les habitants d'Israël et du territoire palestinien occupé est de s'attaquer immédiatement et de toute urgence à ces causes profondes.  

La communauté internationale et les gouvernements de l’UE et des États-Unis en particulier portent une lourde responsabilité dans la détérioration de la situation. Pendant des années, ils n’ont pas réussi à tenir Israël pour responsable de violations flagrantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, conformément à leurs propres obligations en tant qu’État tiers en vertu du droit international.[5] Une approche biaisée en faveur de l’applicabilité du droit international et de la responsabilité en cas de violations porte atteinte à l’ordre international fondé sur des règles et à l’universalité de la valeur de la vie humaine. Plus généralement, une telle approche est néfaste, sape tout effort de paix et ne fera que conduire à davantage d’escalade et d’incitation. Les gouvernements doivent œuvrer pour la justice afin de garantir le respect des droits fondamentaux de tous les peuples et leur égalité en dignité et en droits. C'est le seul moyen de parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens 

La CIDSE et ACT Alliance UE exhortent les gouvernements des États membres de l'Union européenne et des États-Unis à:  

  1. Appeler les parties à parvenir immédiatement à une cessation de toutes les hostilités et à la fin du siège de la bande de Gaza. 
  1. Appeler les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et à protéger les civils.  
  1. Veiller à ce que les auteurs de violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme rendent compte de leurs actes.  
  1. Demander instamment à l'UE de maintenir et d'accroître le soutien humanitaire à la population touchée à Gaza, y compris l'établissement d'un accès humanitaire immédiat aux populations les plus touchées.  

Notes:

  1. Plus de 900 Israéliens, dont des ressortissants étrangers, ont été tués, ce qui en fait l'attentat le plus meurtrier en Israël depuis des décennies. Au moins 2,616 50 personnes ont été blessées, selon le ministère de la santé israélien. Selon des sources israéliennes, plus de 150 membres des forces israéliennes et civils israéliens, dont des femmes et des enfants, ont été capturés et emmenés de force à Gaza. Les groupes armés palestiniens à Gaza affirment avoir capturé et emmené de force à Gaza plus de 687 personnes. Selon le ministère de la santé à Gaza, au moins 3,800 Palestiniens ont été tués et 17 295 autres blessés. En outre, XNUMX Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués et XNUMX ont été blessés par les forces israéliennes en Cisjordanie. Source : www.ochaopt.org/content/escalation-gaza-strip-andisrael-flash-update-3
  2. www.ochaopt.org/content/escalation-gaza-strip-and-israel-flash-update-3
  3. www.un.org/en/genocideprevention/warcrimes.shtml#:~:text=Some%20examples%20of%20prohibited%20acts,charitable%20purposes %2C%20historical%20monuments%20 ou et www.un.org/en/genocideprevention/documents/atrocity-crimes/Doc.34_AP-I-EN.pdf
  4. Statut de Rome de la Cour pénale internationale, 1998, article 7(h).
  5. Article premier commun aux quatre Conventions de Genève, ihl-databases.icrc.org/en/ihl-treaties/gciv-1949/article-1?activeTab=undefined 
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