La CIDSE a réuni à Genève des voix de la société civile sur les attentes de la deuxième session du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises du secteur des droits de l'homme (IGWG).
Les divers témoignages des partenaires et alliés de la CIDSE au Brésil, au Pérou, en Colombie et en République démocratique du Congo montrent clairement qu'un traité contraignant est nécessaire pour la protection des communautés locales qui se retrouvent prises au piège d'un rapport de force inégal sociétés opérant sur leurs territoires et sans protection adéquate des États. Les entretiens mettent en avant une diversité de voix tout en démontrant l'unité de la société civile dans la revendication d'un traité contraignant pour mettre fin aux abus des entreprises.
Walter Vargas, APRODEH, Pérou
«Nos attentes au cours de cette deuxième session de l’IGWG sont que les communautés et les victimes d’abus du pouvoir des entreprises, non seulement au Pérou mais en Amérique latine et dans de nombreuses autres régions du monde, puissent disposer d’instruments efficaces au niveau international qui contribuent à inverser la situation des violations des droits humains des communautés affectées l'intervention des sociétés transnationales avec le soutien de nos gouvernements.
Julia Fernandes, Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB), Brésil
«Un traité contraignant sur les droits de l'homme est vraiment important pour les personnes touchées sur le terrain car l'équilibre des pouvoirs est vraiment différent pour les entreprises et les populations touchées, et parfois les gouvernements ne sont pas en mesure de protéger ces personnes. Un traité contraignant va donner un nouvel outil à ces personnes qui luttent pour leurs droits »
Henri Muhiya, CERN / CENCO, République démocratique du Congo
«Mes attentes ici [à Genève] cette semaine sont d'avoir un instrument capable de rendre justice aux communautés et même aux États qui sont victimes des activités des STN parce que dans mon pays il y a des cas pour lesquels la justice nationale ne suffit pas. Nous devons aller plus loin car il arrive que ces entreprises soient protégées de leur pays d'origine. »
Elisabet Pèriz, Tierra Digna, Colombie
«Nous sommes ici dans l’espoir d’exiger des États qu’ils accordent de l’attention à nos demandes d’avancement dans le processus d’un traité contraignant car après 5 ans de mise en œuvre des principes directeurs, nous constatons que ce n’est pas suffisant pour les communautés, ce n’est pas assez pour donner des garanties à la protection des droits de l’homme qui sont affectés par les activités des sociétés transnationales. »
Rodrigo Péret, Franciscans International, Brésil
«Je m'attends à un renforcement de la société civile, il y a beaucoup de cris et de nécessité de la part de la base et des communautés locales qui ont été affectées par les affaires des entreprises, en particulier dans les industries extractives […]. J'espère un traité contraignant qui puisse vraiment répondre aux besoins des populations locales […] »