Justice pour les victimes du glissement de terrain toxique de BHP-Vale à Mariana, Brésil - CIDSE

Justice pour les victimes de la coulée de boue toxique de BHP-Vale à Mariana, au Brésil

Le 5 novembre, deux barrages de Samarco SA, une joint-venture entre Vale SA (2015%) et BHP Billiton Brasil Ltda (50%) se sont brisés, créant un torrent de boue et de déchets miniers dans le district de Bento Rodrigues, dans la ville. de Mariana, dans l’état brésilien de Minas Gerais.

Le premier réservoir rompu contenait cinquante-cinq millions de mètres cubes de gisements de minerai de fer. Le deuxième barrage, qui retenait sept millions de mètres cubes de déchets, a éclaté peu après (pour un total de 62 millions de mètres cubes). Une avalanche de boue et d’eau polluée a submergé les villes, les champs et tout ce qui se passe sur son passage. Le District est complètement enseveli sous cette boue toxique, avec un accès possible uniquement par hélicoptère. Cela créera une couverture sèche sur le sol, empêchant toute vie de se développer sur cette terre. Les déchets qui couleront dans le Rio Doce atteindront à terme l’océan et trois zones marines protégées. Les conséquences se feront sentir au fil des décennies.

Selon les dernières nouvelles des autorités brésiliennes, la catastrophe a causé la mort de neuf personnes et dix-huit autres sont toujours portées disparues. La CIDSE exprime sa solidarité avec les familles et toutes les communautés touchées.

Cette tragédie sociale et environnementale est clairement liée aux discussions qui se déroulent actuellement à Genève à l’occasion du quatrième Forum sur les entreprises et les droits de l'homme (de 16th à 18th November 2015). Alors que de nombreux États et entreprises privées plaident en faveur de la mise en œuvre des principes directeurs des Nations Unies, la CIDSE et ses partenaires dénoncent le fait que les efforts déployés à ce jour n’accordent que peu d’attention aux actions concrètes visant à protéger les femmes et les hommes cherchant à défendre leurs droits face aux entreprises néfastes. pratiques ou mesures juridiques visant à améliorer l’accès aux recours.

La catastrophe de Mariana est un autre exemple des abus subis par les communautés et les individus en raison d'activités commerciales nuisibles. Pour les communautés vivant à proximité des barrages rompus et des rivières polluées, les principes directeurs des Nations Unies ne constitueront pas un moyen fiable d'accéder à la justice. Cet événement dramatique met en lumière la nécessité de prendre des mesures extraterritoriales efficaces de la part des États où sont implantées des sociétés multinationales, ainsi que des obligations nationales en matière de due diligence pour les sociétés mères s’appliquant à leurs relations avec les filiales et les sous-traitants.

Dans le contexte de structures d'entreprise complexes comprenant la responsabilité transnationale (comme c'est le cas pour la catastrophe de Mariana qui incombe à deux grandes sociétés minières, Vale du Brésil et BHP Billiton étant une société anglo-australienne), un moyen fiable d'accéder à la justice pourrait être aidé par un instrument juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales. Un tel instrument pourrait traiter de la responsabilité juridique des entreprises en cas de violation des droits de l'homme, à la fois pour inciter les entreprises à faire preuve de la diligence voulue en matière de respect des droits de l'homme et pour réparer les torts causés en cas d'échec. Pour ce cas, mais également pour de nombreuses violations des droits de l’environnement et des droits de l’homme à travers le monde, la CIDSE et ses partenaires estiment qu’un tel instrument constituerait un outil supplémentaire important pour soutenir les luttes de ces communautés.

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Des militants manifestent devant le siège de Vale.

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