En septembre dernier, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, CIDSE et Caritas Internationalis ont organisé un événement de haut niveau sur le changement climatique, en préparation du prochain Sommet des Nations Unies sur le climat à Paris (COP21).
Samedi 26, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, CIDSE et Caritas Internationalis, sous le parrainage de la Mission permanente du Saint-Siège auprès de l'ONU, ont organisé un événement de haut niveau sur le changement climatique en vue de le prochain sommet des Nations Unies sur le climat à Paris (COP21).
Construits sur la lancée du discours d'ouverture prononcé par le pape François dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies, des chefs religieux, des représentants de la société civile et des ministres ont expliqué comment l'encyclique du pape, Laudato Si ', pouvait influencer un changement positif, tant lors des négociations de Paris que par la suite. L’encyclique est la première à se concentrer spécifiquement sur l’environnement, en plaidant pour le respect de la dignité humaine et le souci de la création, tout en prônant une transition radicale vers un modèle économique fondé sur l’extraction de combustibles fossiles et la surconsommation qui encourage souvent exclusion sur la participation, égalité et équité; un message qui a fortement résonné dans les communautés catholiques et au-delà.
Dans son discours liminaire, le président de Caritas Internationalis Cardinal Luis Antonio G. Tagle, a mis en exergue les causes et les conséquences du changement climatique, reflétant ses propres expériences aux Philippines, son pays d'origine. Il a insisté sur l'impératif moral de la lutte contre le changement climatique, soulignant que ce sont les populations les plus vulnérables qui sont les plus exposées au risque: «Même dans ma propre partie du monde, je suis témoin de la surconsommation et du gaspillage qui infligent des blessures à la planète ressources loin des pauvres. En effet, le cri urgent de la terre et le cri des pauvres appellent notre audition intentionnelle. ”
Comme le pape appelle à une transformation radicale de nos modes de consommation et de nos relations avec la nature et la famille humaine, Cardinal Tagle soutient qu'une focalisation sur l'écologie intégrale est importante et devrait inspirer l'Accord de Paris, «[…] la lutte contre le changement climatique touche directement l'éradication de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition. L'écologie intégrale exige une approche fondée sur les droits de l'homme dans l'accord de Paris. En particulier, pour garantir le droit de toute personne à avoir accès à une alimentation adéquate à tout moment, nous espérons un accord qui reconnaîtra la primauté de la sécurité alimentaire pour tous.
L'interdépendance entre la nature et la vie humaine a été soulignée par plusieurs intervenants. Ils ont déclaré que Paris constitue un moment crucial pour la prise de décision, où des engagements universels communs devraient être pris et prévaloir sur les intérêts nationaux, comme Nicolas Hulot, Envoyé spécial du président français pour la protection de la planète, exprimé.
Une attention particulière a été accordée au rôle des pays en développement et à leur participation essentielle aux négociations. Ministre des affaires étrangères de Tuvalu, SE Taukelina Finikaso, a souligné la nécessité pour les pays en développement de se doter des moyens nécessaires pour se remettre des effets du changement climatique. Cela a également été repris par Cardinal TagleCe message met en exergue la nécessité d '«entendre les paroles puissantes des victimes» et en fait un élément central de l'accord de Paris, qui devrait également traiter des questions d'adaptation et de mesures d'atténuation visant à lutter contre le changement climatique.
S'appuyant sur les expériences du Guatemala, où il existe des problèmes de déforestation dus à la culture de monocultures intensives, telles que l'huile de palme africaine et la canne à sucre, Cardinal Álvaro Lionel Ramazzini ont souligné que le manque de contrôle et de réglementation des sociétés transnationales avait considérablement endommagé les ressources en eau de la région et était souvent lié à des épisodes de violence et à des violations des droits de l'homme. Ceci, dit-il, devrait être résolu avec des engagements forts de la part des gouvernements et des organismes internationaux.
La nécessité d'éliminer progressivement les combustibles fossiles et de générer une transition vers 100% des sources d'énergie renouvelables; l'urgence de maintenir les températures mondiales bien en dessous de 1.5 ° C; la dette écologique envers les générations présentes et futures; et plus largement, générant une transition engagée vers un système plus juste, ont également fait l'objet de discussions au cours de cette réunion.
Si d'importants défis restent à venir à Paris, Bernd NillesLe secrétaire général de la CIDSE a souligné que Paris n'était pas la fin de nos efforts en faveur du climat et de la justice sociale, au contraire, "ce n'est que le début, le début d'une nouvelle transition".