Communiqué de presse: prochain vote du Parlement européen sur les «minerais de conflit»: une exigence d'approvisionnement responsable plus complète est nécessaire pour répondre aux demandes de 140 dirigeants de l'Église. - CIDSE

Communiqué de presse: prochain vote du Parlement européen sur les «minerais de conflit»: une exigence plus globale en matière d'approvisionnement responsable est nécessaire pour répondre aux demandes des dirigeants de l'église 140.

Le règlement voté par la commission INTA pourrait encore permettre à des minéraux de conflit d'entrer dans les appareils électroniques vendus en Europe. Le vote plénière en mai doit améliorer cela, dit Mgr Ambongo de la RDC.

Le mercredi 20 mai 2015, le Parlement européen votera en séance plénière sur le règlement sur l'approvisionnement responsable en minerais (le règlement dit «minerais de conflit»). Ce sera une occasion clé de renforcer le très faible projet de loi voté le 14 avril par les députés européens siégeant en commission du commerce international (INTA), qui ne suffira pas à mettre fin aux souffrances et à la violence liées à l'extraction des ressources naturelles en de nombreux pays. Contrairement aux souhaits de nombreux citoyens qui ont adhéré à cette campagne e-action, le règlement tel que proposé actuellement par INTA n'empêchera pas les ressources naturelles extraites de pratiques abusives d'entrer dans les ordinateurs portables, les téléphones portables et autres appareils électroniques vendus par des sociétés européennes et utilisés par des citoyens européens.

"Le règlement tel que voté par la commission INTA ne changera pas les choses dans mon pays car il ne s'applique qu'aux fonderies européennes 20 alors qu'il existe 320 dans le monde. Comme chacun le sait, la grande majorité des minerais concernés transitent par l’Asie du Sud-Est où ils sont traités avant d’être importés dans l’UE. Pour que le règlement soit efficace, l'UE devrait exiger que les entreprises qui placent des minéraux sur le marché de l'UE, que ce soit sous leur forme brute ou dans le cadre de produits, sont tenues par la loi de s'approvisionner de manière responsable.»A déclaré Mgr Fridolin Ambongo, président de la Commission épiscopale des ressources naturelles, l'un des signataires de la déclaration des évêques. Mgr. Ambongo s'exprimait depuis Berlin, où il a été invité par le Parlement allemand à témoigner sur la réglementation européenne.

In cette vidéo, il résume ses revendications pour une meilleure législation. Ses demandes trouvent écho dans la résolution parallèle du Parlement européen du 29 avril sur le deuxième anniversaire de l'effondrement du bâtiment Rana Plaza, dans laquelle les députés considèrent qu'une nouvelle législation européenne est nécessaire pour créer une obligation légale de diligence raisonnable en matière de droits de l'homme pour les entreprises de confection de l'UE, notamment des mesures contraignantes obligeant les entreprises qui souhaitent opérer sur le marché européen à fournir des informations sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement de leurs produits.

Les chefs d’Église 140 des pays 38 sur les continents 5 ont signé un déclaration qui a été publié pour la première fois en octobre 2014, et a continué à gagner le soutien des évêques d’Europe et du monde entier. La déclaration appelle à une réglementation forte pour atteindre l'objectif de rupture du lien entre ressources naturelles et conflits.

Le projet de loi voté par le comité INTA ne répond pas aux demandes des dirigeants de l'Église de deux manières principales:
1. Les dirigeants de l'Église ont exigé un «système de diligence raisonnable obligatoire» ainsi qu'une «responsabilité partagée par les entreprises tout au long de la chaîne d'approvisionnement» pour garantir le respect des droits de l'homme. La commission INTA propose un système largement volontaire, limitant l'exigence obligatoire à un petit nombre d'entreprises seulement.
2. Les dirigeants de l'Église ont exigé «une cohérence dans l'éventail des ressources naturelles couvertes» pour inclure toutes les ressources naturelles qui alimentent les violations des droits de l'homme. Le comité INTA a accepté de couvrir uniquement l'étain, le tantale, le tungstène et l'or.

Mgr Ambongo a souligné que le vote en session plénière au Parlement européen "devrait être le moment pour réfléchir la conscience des peuples européens, et donner des assurances pour les personnes aux deux extrémités de chaînes d'approvisionnement mondiales d'aujourd'hui quant à la moralité de notre système de négociation."

La déclaration des évêques a été coordonnée par la CIDSE, une alliance internationale d'agences de développement catholiques. La CIDSE a également critiqué la loi actuelle sur les minerais de conflit dans un Déclaration de la société civile conjointe.

La proposition de règlement sera désormais soumise à la plénière du Parlement européen en mai (18 au 21 mai). Les dirigeants de l'Église espèrent une amélioration. Avant le vote en plénière, la CIDSE s'approche des députés européens pour faire entendre la voix des citoyens et des dirigeants de l'Église.

Coordonnées:
Valentina Pavarotti, chargée de communication et des médias à la CIDSE + 32 (0) 2 282 40, pavarotti (at) cidse.org

 

 

Press_release_April_150504.pdf

Entretien avec Mgr Ambongo sur le prochain vote au PE

Partager ce contenu sur les médias sociaux